Définition. Niveau physique
Cette période est à mi-chemin entre le solstice d’été et l’équinoxe d’Automne. C’est généralement le moment le plus chaud de l’année en moyenne, mais en même celui où l’on commence à notre le raccourcissement des jours.
Il est donc un moment où l’on sent encore fortement l’influence de la période Yang, tout en voyant aussi nettement la présence du Yin s’affirmer.

Origine :
D’origine celte ce mot Lugnasad ou Lughnasad, c’est la fête du Roi Lugh : le grand Roi solaire honore sa mère la Terre. La traduction de Lughnasad veut dire littéralement “Assemblée de Lugh”.
C’est le rassemblement de tout le peuple autour du Roi solaire et de sa mère la Terre, qui ont apporté la nourriture et la chaleur de ce cycle.
Symbolisme, religions et spiritualités
Dans la tradition Celte, c’est une fête de la plus haute importance.
Tous doivent être présents à Lughnasad, qui est aussi la fête des moissons, et tous doivent honorer de leur présence la nourriture engrangée, le blé ramassé. L’automne approche et il faut mettre à l’abri.
Les fruits de l’année doivent être récoltés ou transformés. Tout doit être bien en ordre. Dépêchons-nous de ramasser les derniers fruits, les dernières fleurs, engrangeons les avant le dur hiver qui se prépare, les danses qui s’arrêtent, le silence qui s’annonce.
Parmi les divinités celtiques, Tailtiu est souvent perçue comme une déesse ou une figure maternelle qui incarne la générosité de la terre et l’importance du travail acharné de la communauté, du peuple pour faire fructifier le sol.
Elle était liée à la terre et à l’agriculture, et on dit qu’elle avait transformé de vastes étendues de terres sauvages en terres cultivées pour le bien-être de son peuple. Cependant, elle mourut d’épuisement après avoir accompli ce travail colossal.
Son histoire est une métaphore de la relation étroite entre l’humanité, la nature et le cycle des saisons.
La fête de Lughnasadh, célébrée au début du mois d’août, au moment où la terre comment à “s’assécher”, à moins donner et ou le cycle de croissance s’arrête et celui de la régression s’amorce.
Lughnasadh était également une fête de transition spirituelle. Alors que les récoltes marquaient un moment de joie et de réjouissance pour les fruits du travail accompli, c’était aussi un moment de gratitude envers la terre et les divinités qui avaient rendu tout cela possible. Les Celtes croyaient que les dieux et les esprits étaient très présents pendant cette période, et ils cherchaient à renforcer leur connexion avec le divin à travers les célébrations.
Du point de vue de la culture chinoise cette période est marquée par la fête de Qixi, qui célèbre des amants célestes. Cette célébration se trouve aussi au Japon et dans d’autres pays asiatiques. C’est une fête lunaire qui prend pour référence le septième jour du septième mois lunaire.
Il existe de nombreuses variantes de cette légende chinoise mais la trame, elle, est commune. Il s’agit d’une histoire d’amour entre une déesse tisserande et un bouvier, un homme qui garde les buffles.
Pour lui, la déesse quitte le monde céleste, l’épouse et lui donne deux enfants (une fille et un garçon).
La mère de la déesse (ou son père) finit par retrouver sa fille et la fait revenir dans le monde des dieux, car les deux amants négligent leur travail et leurs devoirs, mais certaines versions disent que c’est parce que les Dieux considèrent que le Ciel et la Terre (les humains et les esprits) doivent rester séparés. Pour empêcher le bouvier, bien décidé à retrouver sa femme, d’arriver jusqu’au royaume céleste, les dieux séparent les deux mondes par une rivière infranchissable, la Voie lactée. Devant les pleurs incessants de la princesse d’un côté et du bouvier et de ses enfants de l’autre, les dieux leur accordent de pouvoir se retrouver une fois par an, la septième nuit du septième mois lunaire. (Wikipédia)
Chaque année à cette période des oiseaux, souvent des pies (la constellation du Cygne) forment un pont en travers de la Voie Lactée, permettant à Zhinü et Niulang de se retrouver brièvement une fois par an.
Zhinu et Niulang font référence aux étoiles Altair et Véga.
Cette histoire rappelle qu’après l’abondance vient le retrait, qu’il arrive dans tous les cycles un moment où l’abondance cesse. Et comme l’inspiration et l’expiration alternent, ainsi les moments de joie et d’abondance alternent avec les moments de restriction et d’introspection.
Ce que cette histoire a de marquant n’est pas tant l’histoire d’amour entre un humain et un être divin ou spirituel, mais plutôt l’accent qui est mis sur la séparation, le retour au Ciel de la déesse qui rend celle-ci indisponible pour sa vie terrestre.
Le retrait de l’amour, le retour de la déesse au Ciel symbolise ce moment où l’abondance se tarit et où arrive le recentrage sur ce qui reste. On fait retour sur soi, on n’est plus orienté vers l’autre ou l’extérieur, sur les activités agricoles ou martiales, mais sur soi-même, son monde intérieur.
Dans le Yi Jing, cette époque de l’année est liée à l’hexagramme 33, celui de La Retraite. C’est le moment où le Yin revenant par le bas de la figure pousse petit à petit le yang vers la sortie. N’oublions pas que les traits se lisent du bas vers le haut. C’est le sens de déroulement de l’action dans l’hexagramme.
L’hexagramme 44 peut aussi être rapproché de cette période même si ce dernier évoque plutôt la période juste après le solstice d’été.
Et donc le temps de la retraite (Hexagramme 33) est un moment de désengagement.
C’est la retraite aussi bien dans le sens miliaire ou stratégique, que dans les sens de retraite spirituelle, de désengagement de la vie publique et des activités.
Sortir du mode Yang de l’activité et de la croissance (de la nature par exemple) permet de donner de l’espace à autre chose, ou bien encore simplement permet de savourer ce qui a été fait.
Dans la phase Yang l’activité prend toute la place et il n’y a pas de temps pour se reposer, se nourrir, réfléchir ou célébrer. D’où l’importance de changer de rythme et de ralentir.
L’importance du retrait des activités extérieures pour se tourner vers l’intérieur se perçoit par exemple dans des situations de résolution de problème. On sait que le cerveau trouve souvent les meilleures solutions lorsqu’il est dans une situation de détente (au cours d’une marche, sous la douche, etc.) plutôt que lorsqu’il est en plein effort de concentration, forcée par la volonté de trouver la dite solution.
Se recentrer, se ressourcer, se renouveler, et trouver de nouvelles solutions : tout cela n’est possible que si l’on prend un temps de pause, de réflexion. Cela permet une création d’un autre ordre que celle de l’activité physique, matérielle, de l’action.
Ce n’est pas chose aisée car l’être humain ne se retire pas volontiers de l’activité et des occupations (ou des distractions). Prendre un temps de pause, de changement de rythme et surtout tourner son attention vers l’intérieur au lieu de l’extérieur, nous donne souvent l’impression de renoncer à quelque chose d’attractif plutôt que de nous donner la sensation de nourrir une autre dimension de nous même tout aussi importante.
Le moment de Lugnasad permet tout cela. D’une part la nature elle-même est en train de ralentir sa production et sa croissance, les activités agricoles et naturelles arrivent chez nous à leur point de ralentissement.
On commence à engranger, transformer (confitures, séchage, macérations, vins, etc.) afin de conserver pendant la période hivernale, de restriction.
D’autre part les journées un peu plus courtes, et les températures plus chaudes en journée incitent à la détente à restreindre l’activité, à un rythme plus posé.
Pratiques
Corps et niveau matériel
- Célébrer la récolte et les cadeaux ou le temps d’abondance que l’on vient de vivre en faisant un bon repas avec des proches ou chacun ramène qqch qu’il a préparé avec attention grâce aux récoltes du moment
- Faire des vins, des confitures, du séchage de plantes ou de fruits pour un usage ultérieur
- Changer de rythme quotidien. Prendre des vacances de ses habitudes ou de son environnement habituel
- Choisir d’arrêter qqch de superflu, ou qui ne nous apporte pas de satisfaction profonde, ou que l’on fait par habitude
Sentiment et niveau relationnel
- Se focaliser sur ce qu’on a eu plutôt que sur ce qui va manquer
- Célébrer l’abondance reçue et ce qu’on a mis en œuvre pour la recevoir
- Pratiquer la gratitude :
– soit de façon ponctuelle en faisant retour sur les mois écoulés,
– soit en mettant en place un journal de gratitude
(noter par écrit les bons moments de la journée ou de la semaine) - Se connecter à la gratitude que l’on a d’avoir certaines personnes dans notre vie. Les remercier des actions et paroles qu’elles ont eues envers nous, qui nous ont fait du bien ou aidé.
Pensée et niveau psychique
- Faire un point sur les étapes validées des projets de l’année.
- Noter les jalons passés, les actions accomplies et les choses qui ont fonctionné.
Célébrer les avancées issues de notre travail (pas celles dues à la chance ou aux rencontres) - Se préparer à se centrer plus vers l’intérieur ou les actions qui nécessitent réflexion et engagement
- Faire une revue, un bilan des actions que l’on mises en œuvre et qui nous ont rapproché de nos buts de l’année (personnels ou professionnels)
Conclusion
Lughnasadh est une fête celte riche de sens et de symbolisme, célébrant l’abondance des récoltes, l’unité communautaire et la gratitude envers les forces de la nature et les divinités. Bien que cette fête ait évolué et se soit adaptée au fil des siècles, elle continue d’être un rappel important des liens entre l’humanité et la nature, ainsi qu’une célébration du travail acharné et des fruits de la terre.
De plus cette période nous invite à changer de rythme et à prendre le temps de célébrer la fin de la période Yang, d’activité extérieure, pour nous préparer à la période Yin, d’activité intérieure et de réflexion. C’est le moment propice pour changer ses habitudes, faire une pause et voir si notre regard change sur nos choix et nos activités quotidiennes lorsque l’on n’est pas dans l’action.
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